Une histoire racontée aux enfants : le découpage cantonal actuel protège de l’urbanisation
La droite fait feu de tout bois contre le nouveau redécoupage cantonal, mélangeant avec un certain savoir-faire ce qui est une solution discutable, l’élection d’un binôme paritaire, à une situation inadmissible, 13 % de femmes conseillères générales, et ce qui rétablit enfin une représentation juste, mettant un terme à un découpage qui n’assurait nullement le fondement de la démocratie, une égale réprésentation de chaque citoyen.
En Seine et Marne, la situation n’est pas plus défendable qu’ailleurs : des 43 cantons, le plus peuplé, Thorigny sur Marne et ses 58 655 habitants a une population presque sept fois supérieure à celle du moins peuplé Villiers Saint Georges et ses 8 695 habitants. Neuf femmes sont élus sur 43, soit 21 %, un peu plus que la moyenne.
Mais dans ce département où la droite et la gauche se tiennent de très près, on comprend pourquoi la droite défend la ruralité, puisque l’ensemble des cantons les moins peuplés élit aujourd’hui un conseiller général UMP : Villiers Saint-Georges, Donnemarie-Dontilly, Lorrez le Bocage, Bray sur Seine, La Chapelle la Reine, Rebais, Chateau-Landon…
Et pour ne pas donner par trop l’impression que ce qui est défendu c’est d’abord une rente de situation des élus des zones rurales, certains n’hésitent pas à jouer des peurs. Le sénateur-maire de Crécy-la-Chapelle, Michel Houel, n’hésite pas à affirmer dans une interview que “Le charme et la tranquillité de Crécy-la-Chapelle seraient en danger avec le redécoupage cantonal”. Il faut dire que Crécy-la-Chapelle perdrait son titre de chef-lieu de cantons et les élus de cette commune la majoration de leurs indemnités permises par ce titre.
Quant à penser que le découpage cantonal est un rempart contre l’urbanisation dans le département qui a connu, avec ce découpage archaïque, la plus forte croissance d’Ile de France, on est en plein dans l’histoire racontée aux petits enfants.